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vendredi 17 septembre 2010

Dis Brigitte, tu viendrais pas faire un tour sur ma banquette arrière ? (C'est un titre)

Je pourrais rebaptiser ma semaine laborieuse (oui, c'est le mot, oui) en "semaine de la loose" tant elle fut aussi peu excitante qu'étrange. Mais, bon ...

Entre le fait d'habiter le seul appartement du monde où les lustres tombent tout seuls (si, si je vous jure), celui d'avoir passé trois après-midis avec les tympans à la merci d'un maniaque de la tronçonneuse qui ferait bien d'ailleurs de finir de débiter ce putain de pin noir d'Autriche (Pinus Nigra, pour les intimes) avant que je ne me décide de trouver une autre solution au problème de voisinage à base de tronçonneuse (un peu salissante j'en conviens), je crois que la meilleure solution pour un vendredi soir consiste en un suppo et au lit.

Mais avant d'aller me glisser sous la couette, juste une question :

- Malgré toutes les jolies choses qu'il y a dans le clip qui suit (en vrac du lascif, une gogo-danseuse, des clins d'oeil appuyés à la perspective de sexe intergénérationnel, des bagnoles, des nibards et plein d'autres trucs propres à exciter le mâle dominant que je suis), je suis le seul type de cette planète à penser d'abord au Danube Incident de Lalo Schiffrin ?

samedi 26 juin 2010

Mens sana in corpore sano

Je vous avoue que ça fait bien longtemps que je n'ai plus le moindre plaisir à m'intéresser au football. Pourtant, je dois concéder que je m'efforce d'en suivre régulièrement l'actualité. Il se trouve, en effet, que je connais un vieux monsieur presque centenaire, mon grand-père, qui n'a rien d'autre à faire de ses journées que de passionner pour les exploits d'une équipe, qu'elle quelle soit. Je pourrais aussi lui parler des dernières émissions des Chiffres et des lettres mais j'avoue avoir plus de plaisir à converser avec lui des performances sportives des français.

En effet, ce nonanégaire a traversé les deux guerres mondiales et en est sorti avec un esprit un brin cocardier (Après tout, on pourrait l'être à moins ...). Je le soupçonne aussi de s'enthousiasmer autant pour le maillot bleu puisque c'est l'une des seules choses qui n'a pas changé depuis des années et que c'est ainsi le meilleur moyen de trouver des repères dans sa mémoire plus riche qu'elle n'est défaillante.

Or, donc, j'ai suffi avec une consternation mi-amusée, mi-catastrophée les péripéties australo-africaine de notre équipe nationale. Tout cela est proprement accablant, nul n'est besoin de le dire. Mais c'est tout aussi consternant d'assister au défilé de tous ces gens qui viennent analyser ce naufrage en y imposant leur grille de lecture. Les uns y voient là une occasion de réorganiser un système de pouvoir, d'influence et de profit à leur bénéfice. D'autres voient dans cette débâcle digne des aventures de la septième compagnie, un magnifique moyen de promulguer une idéologie conforme à leur grille de lecture, en général plutôt méprisante pour les classes sociales et les couleurs de peaux plus diverses que la leur.

Pour tout dire, on a même largement dépassé les bornes, déjà monumentales, du vide intellectuel qui consistent à dire qu'un grand joueur de football n'a pas à gagner autant d'argent qu'un grand capitaine d'industrie, ayant hérité du patrimoine paternel.

Oui, désolé de le dire comme ça, mais un footballeur, aussi attardé mental soit-il, prenons Frank Ribéry par exemple, a accompli plus de choses dans sa vie qu'une Liliane Bettencourt, qu'un Arnaud Lagardère, qu'un Serge Dassault ou qu'un François-Henri Pinault qui n'ont eu pour unique mérite que celui de vivre des dividendes de la rente paternelle.

Mais revenons un instant à tous ces gens n'ont pas que peu de raisons de l'ouvrir pour donner un avis. Il me semble qu'ils font tous une grossière erreur : celle de voir dans l'équipe nationale un reflet de notre société. L'équipe de
France de Football ne nous renvoie pas au travers d'un miroir déformant l'image de la France. Non. Si elle renvoie à autrui le cruel résumé de tous les aspects les plus nauséabonds de notre pays, il ne faut pas oublier que cette équipe est avant tout le produit d'un système.

Dressons rapidement le portrait type d'un footballeur professionnel de haut niveau. C'est un gamin qui est entré à 12 ans dans une sorte de fabrique de champions, appelée "centre de formation". Il a dû auparavant consacrer de nombreux efforts pour y arriver, souvent au détriment d'un truc qui s'appelle l'école. Et une fois arrivé dans ce microcosme, il a été élevé dans un vestiaire de sport.

Petit rappel pour ceux qui n'y ont jamais mis les pieds : un vestiaire de sport, c'est un truc qui n'est pas mixte, tellement fonctionnel qu'on y a ménagé aucun espace pour quoique ce soit d'autre que ce pour quoi il a été créé et où la seule culture qui existe est celle de la compétition.

L'équipe de France, ce ne sont ni des millionnaires capricieux, ni des mafiosi en short. Non, ce sont simplement des sales gosses qui ont encore quatorze ans d'âge mental, réagissent comme tels et accessoirement lsont a meilleure preuve que l'éducation, c'est un aspect essentiel de la construction d'un individu.

Comment voulez-vous que des types qui ont passé toute leur adolescence dans un milieu coupé d'à peu près tout rapport social avec l'autre, celui qui est différent, arrivent à acquérir un peu de maturité ?

Comment voulez-vous que des types qui n'ont suivi aucun enseignement (ou si peu) depuis leur 12 ans maîtrisent ne serait-ce que les rudiments de l'expression orale spontanée (en dehors des éternels "L'important c'est les 3 points." et "Je crois que, bon, il n'y a pas de petites équipes et ce soir, il va falloir mailler le maillot") ?

Comment voulez-vous que des types qui ont passé leur adolescence dans un monde quasi-exclusivement masculin, et où les seules allusions à l'homosexualité sont injures, ne terminent pas par s'offrir des putes entre potes pour leur anniversaire ?

Ce n'est certainement pas une excuse à tous ses excès mais il faut garder à l'esprit que tous ces "prodiges" du ballon ne sont que les produits d'un processus qui transforme la grande majorité d'entre eux en singes savants justes bons à jongler devant le but ou tacler dans les dix-huits mètres. Tellement inadaptés socialement et intellectuellement qu'ils doivent payer une fortune des gens pour leur dire quoi dire et quoi faire de leur image, de leur carrière et de toutes les petites contingences du quotidien.

Ben, ouais, les gars ! Ce sont ces prototypes là que vous avez créé pour représenter votre nation (Oui, je dis votre parce que c'est pas la mienne celle-là). Et ce sont ces gars-là aujourd'hui que vous voulez blâmer ? Des gamins mal dégrossis devenus pour la majorité des cas sociaux quasi-analphabêtes par votre faute (Ben oui, parce que ce système-là, il existe par une volonté politique donc par la vôtre) ?

Si vous ne comprenez pas que la cause du problème n'est ni ethnique, ni religieuse, ni sociale, ni même financière, vous pourrez jamais le résoudre.

M'enfin, visiblement, notre ministre de l'Education, lui, a tout compris puisqu'il a décidé de réformer les rythmes scolaires en imposant (à titre de test ,mais ça viendra, ne vous inquiétez pas) deux heures de sport quotidiennes à nos chères têtes blondes. On aurait pu leur laisser le choix de faire d'autres trucs : des arts plastiques, du dessin, de la musique, du théâtre, leur donner l'occasion de lire des livres sans contrainte pour apprendre à penser par eux-mêmes. Mais ce sera sport pour tout le monde, avec tout le planning adapté pour jusqu'aux heures des repas et leur contenu.

Si avec ça, ça ne nous promet pas des générations d'abrutis qui, dans le pire des cas, finiront semi-illettrés comme Ribéry et, dans le meilleur, aussi admirable humainement qu'un patron de casino appelé Bernard Laporte ...


jeudi 3 juin 2010

Le jour où il ne s'est rien passé

Je suis tellement occupé à vivre dans le présent - ami lecteur, admire-ici la magnifique expression qui m'évite de dire au jour le jour - que j'ai rarement, au quotidien, l'occasion de me projeter dans autre chose que l'instant.

'ignore si n'avoir ni passé, ni futur est vraiment positif pour un être humain. Mon instinct naturel m'avait toujours fait pressentir que ce n'était pas forcément une bonne chose mais quand on se trouve devant le fait accompli, on s'en accomode finalement avec un naturel assez désarmant.

Mais, de temps en temps, les vestiges de mon passé et des plans vers le futur se remettent à me traverser la tête. Comme cette semaine, par exemple, où j'ai passé mes moments de sommeil à faire des rêves étranges. Des bouts de passé, réels ou imaginés, qui sont revenus à la surface, de ces trucs étranges que seul l'onirisme est capable d'offrir. La cause de toutes ces choses qui m'incitaient inconsciemment à regarder dans le rétroviseur, je la connais. C'est ce petit bout de calendrier qui revient constamment dans ma vie à une cadence régulière.

On appelle ça un anniversaire, en bon français. A chaque fois, c'est la même chose, ça me terrifie.

C'est pas que je sois envahi par la peur de vieillir, non, ce doit être que j'ai horreur de faire le bilan des choses passées. Parce que le problème, il est bien là : il se passe des choses dans ma vie mais je n'ai pas réellement l'impression d'avoir de prise sur elles. Elles passent, elles traversent mon existence.

Je pourrais m'en plaindre, bien sûr. Mais, à cet instant là, juste avant de souffler les bougies, je me souviens d'avant, de quand j'avais suivi la voie toute tracée qui s'offrait à moi, de quand j'étais brinqueballé par tout un système. C'était pire. Certes, il était bien plus commode pour moi d'avoir un bien meilleur gateau. Il aurait été plus aisé de prendre un téléphone pour éviter d'être tout seul devant ces petits bouts de flamme. Mais ça ne changeait rien. Les choses ne traversaient pas ma vie, c'était moi qui traversais la leur.

Alors, OK, je suis toujours pas acteur de ma vie mais je n'en suis plus la victime. C'est le peu dont je me contente. Au moins au quotidien.

Il n'empêche que certains jours, certains soirs, c'est plus difficile que d'autres et les journées d'anniversaire, c'est toujours une de celles où je me dis que peut-être finalement, il va enfin se passer quelque chose dans ma vie dont je sois enfin le sujet et non plus le complément d'objet.

Mais c'est pas encore pour ce coup-ci. La prochaine fois peut-être, ça fait trente qutare ans que ça dure, on est plus à un jour prêt.

jeudi 20 mai 2010

Le jour où j'ai renié Benjamin

Imaginez-vous un instant dans un avion qui, subitement, se met à plonger vers le sol. Un crash inévitable va se produire. Il ne vous reste que quelques minutes avant que l'aéroplane se pulvérise au sol et que votre pauvre petite existence se termine dans une grande explosion. Comment comblez-vous le temps qu'il vous reste ? Pensez -vous à ceux que vous aimez maintenant et qui vous pleureront après ? Essayez-vous de saisir même pour une petite poignée de secondes, ce que l'humanité a toujours voulu connaître, à savoir le sens de la vie ? Ou serez-vous résignés, en vous disant : "Life sucks and then you die" ?

Le cas d'école est morbide. Evidemment. Mais c'est, paraît-il, une variation sur ce thème qui a servi à Walter Benjamin pour développer un de ses raisonnements les plus intéressants. Plutôt que d'imaginer ce qu'il ferait en ces instants, il avait décidé de concevoir ce qu'il ne voulait pas subir lors de ses dernières minutes. Et la réponse avait été claire : tomber sur un voisin un peu trop communicatif qui profiterait de ces derniers instants pour montrer, à la cantonnade et la larme à l'oeil, l'intégrale de ses photos de famille.

L'idée derrière cette anecdote est, évidemment, de faire sentir que la photographie est à la fois un art, avec toute sa noblesse, mais aussi une chose triviale, une activité banale qui n'est là que pour graver des souvenirs dans la mémoire de ceux qui aiment ce genre de béquille visuelle.

Dans cette étrange dualité de la photographie, j'étais jusqu'à présent persuadé d'avoir trouvé mon camp. Le mur de mon salon est orné d'une photo d'un bébé que je connais même pas, comme le disait Joey Tribbiani - si ça peut vous rassurer ce n'est pas une photo d'Ann Geddes, mais la pochette d'un maxi de Technasia. J'avais, pour faire court, décidé qu'être un spectateur averti valait mieux que d'être un acteur médiocre.

Mais c'était avant que je découvre ce petit bijou qu'est Akward Family Photos, un site américain qui recense les plus incongrues photos de famille possibles. La superposition de tous ces clichés d'un ridicule consommé a, finalement quelque chose d'assez artistique.

Certes, telle pose élégante dans un costume d'un goût irréprochable est drôle, tel brushing est littéralement surréaliste. Il y a même vraiment des juxtapositions des contraires hilarantes; Mais derrière l'amoncellement de toutes ces photos, il y a peut-être autre chose qui transparaît et qui va au-delà du rire nerveux : il y a aussi finalement un petit peu de notre histoire. Un petit bout notre enfance et de cette naïveté d'alors qui nous fait voir la vie en rose alors qu'elle ne l'est pas toujours, un fragment de nos passés communs à tous, parce qu'il faut bien avouer que, oui, des clichés comme ceux là, on en a tous dans nos placards.

Parce que la vie ne ressemble pas toujours à un roman photo et qu'à trop vouloir lui donner cet aspect, elle ne conservera, une fois l'époque passée, que le caractère kitsch du modèle qu'on avait voulu se fixer.

Pour finir avec ces anecdotes du quotidien qui rajoutent aussi du piment à la vie, je joins une de mes photos préférées du site (empruntée là) :

C'est si mignon deux êtres qui s'aiment, non ?

samedi 15 mai 2010

Rebrancher la prise

Mais, c'est pas sûr. Si ça se trouve, c'est même pas du tout le cas ... On verra ... Le temps décidera.

J'ai beaucoup, trop peut-être, écrit sur le web par le passé, sous ce nom-là ou sous un autre. Et puis, un jour, sans que j'y prenne garde, l'impérieux besoin de m'épancher avait disparu. Et c'était peut-être pas plus mal.

J'avais à l'époque dit que j'écrivais comme je pissais et je crois bien qu'à force de marquer mon territoire sur le web d'une manière assez laborieuse, j'ai eu envie de l'abandonner, complètement, en pratiquant la politique de la terre brulée : débrancher la prise, à la sauvage, en tirant très fort sur le fil, tout en sachant très bien que c'est pas comme ça qu'on devrait procéder mais en se disant, une fois que c'est fait, que bof, finalement, c'est pas plus mal comme ça.

Et puis, une nuit d'insomnie, sans raison apparente, pas plus que la première fois que ça s'est produit, ça m'a repris. C'était cette nuit. Le cadran digital indique 8h24du matin. Ce blog mourra certainement à 8h25 mais je ne sais pas de quel jour, de quel mois ou de quelle année.

Qui lira, verra.